Secrétariat aux affaires autochtones
ENTENTE HISTORIQUE ENTRE LE QUÉBEC ET LES CRIS :
LA PAIX DES BRAVES OUVRE LA VOIE À UNE NOUVELLE ÈRE DE COOPÉRATION
ET DE PROSPÉRITÉ POUR LA RÉGION DE LA BAIE-JAMES
Waskaganish, le jeudi 7 février 2002 – Le premier ministre du Québec,
M. Bernard Landry, et le grand chef du Grand Conseil des Cris, M. Ted Moses,
ont signé ce matin, à Waskaganish, une entente historique d'une
durée de cinquante ans qui marque une nouvelle ère dans les relations
entre le Québec et les Cris. Négociée de nation à
nation, cette entente permettra une nouvelle phase de développement économique,
social et communautaire de la région de la Baie-James.
Pour l’occasion, MM. Landry et Moses étaient accompagnés
de M. Rémy Trudel, ministre d’État à la Population
et aux Affaires autochtones, de M. Gilles Baril, ministre d’État
aux Ressources naturelles et aux Régions, de M. Michel Létourneau,
ministre délégué au Développement du Nord québécois.
Étaient également présents les chefs des neuf communautés
cries : le chef Abraham Rupert de Chisasibi, le chef Edward Gilpin Jr d’Eastmain,
le chef John Longchap de Mistissini, le chef George Wapache de Nemiscau, le
chef Sam R. Bosum d’Oujé-Bougoumou, le chef Robert Weistche de
Waskaganish, le chef Paul Gull de Waswanipi, le chef Reggie Mark de Wemindji
et le chef David Masty de Whapmagoostui.
« La signature de cette entente entre nos deux peuples pave la voie à
une collaboration basée sur le respect mutuel, le dialogue et la confiance.
À plusieurs égards, nos deux nations innovent et font figure de
précurseurs. En effet, les regards de plusieurs pays sont déjà
tournés vers nous. Voilà une occasion unique de leur démontrer
notre volonté et notre détermination à faire de ce partenariat
une réussite exemplaire », a déclaré le premier ministre.
« La nation crie entre dans le 21e siècle avec un nouvel esprit
et de nombreux défis. L’entente signée aujourd’hui
représente l’aboutissement de la lutte des Cris pour la reconnaissance
de leurs droits. Le premier ministre Bernard Landry et moi-même avons
décidé de mettre de côté le poids de l’Histoire
afin de développer ensemble une relation plus harmonieuse », a
déclaré M. Ted Moses.
Établir une nouvelle relation de nation à nation
Conformément à l’accord de principe du 23 octobre dernier,
l’entente porte sur l’établissement d’une nouvelle
relation entre les deux nations et prévoit une plus grande prise en charge,
par les Cris, de leur développement économique et communautaire.
Cette entente vise aussi la réalisation de projets majeurs de développement
hydroélectrique sur le territoire de la Baie-James ainsi que l’harmonisation
des activités forestières avec les activités traditionnelles
des Cris. De plus, elle assure le retrait des poursuites judiciaires de plusieurs
milliards de dollars actuellement devant les tribunaux. Dans le même esprit,
les Cris s’engagent à ne pas intenter contre le Québec d’autres
recours relatifs à l’application passée de la CBJNQ.
Cette entente a été appuyée par tous les chefs des communautés.
Ce sont 70 % des Cris qui ont appuyé l’entente dans le cadre des
référendums tenus dans chacun des villages.
Favoriser le développement économique de la région de
la Baie-James et de tout le Québec
Cette entente donne le coup d’envoi aux plus grands travaux hydroélectriques
depuis les années 1980. Les travaux de la centrale Eastmain 1 débuteront
dès le mois d’avril prochain. Au même moment, les étapes
devant conduire au projet Eastmain 1-A/Rupert (dérivation) seront initiées.
Les deux projets permettront la réalisation de 4 milliards de dollars
d’investissements dans la région et procureront de l’emploi
à 10 500 personnes au cours des neuf prochaines années. La mise
en œuvre de ces grands chantiers sera réalisée grâce
à un nouvel esprit de collaboration et entraînera des retombées
économiques majeures pour plusieurs entreprises cries et québécoises.
Au chapitre de la foresterie, cette entente prévoit une participation
accrue des communautés cries dans la mise en valeur des ressources forestières.
Cette participation prendra forme notamment par la mise en place du Conseil
Cris-Québec sur la foresterie et de groupes de travail conjoints, au
niveau des communautés concernées, chargés de voir à
l’implantation des différentes modalités prévues
à l’Entente. De plus, l’introduction de mesures particulières
facilitera une meilleure prise en considération du mode de vie des Cris.
Assurer une plus grande prise en charge par les Cris de leur développement
Des engagements du Québec découlant de la CBJNQ relatifs au développement
économique et communautaire des Cris seront dorénavant pris en
charge par ceux-ci. Dans le but de leur permettre d’assumer ces nouvelles
responsabilités, le gouvernement du Québec s’engage à
verser une somme de 23 millions de dollars en 2002-2003, de 46 millions de dollars
en 2003-2004 et de 70 millions de dollars en 2004-2005. Par la suite, cette
contribution sera indexée selon une formule qui reflétera l’évolution
de l’activité économique sur le territoire visé dans
les secteurs de l’hydroélectricité, de la foresterie et
des mines.
Cette entente historique marque un virage fondamental au plan des collaborations
futures et des partenariats qu'entendent établir le Québec et
les Cris en ce qui concerne l’exploitation et le développement
des ressources naturelles sur le territoire conventionné de la Baie-James.
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Sources :
Hubert Bolduc
Attaché de presse
Cabinet du premier ministre
Tél. : (418) 643-5321
Roméo Saganash
Directeur des relations avec le Québec
Grand Conseil des Cris
Tél. : (418) 564-1598
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